Critique: que vaut Dragon Ball Super après 14 épisodes ?

Publié le par Thane Krios

Critique: que vaut Dragon Ball Super après 14 épisodes ?

Niveau de spoil élevé.

Quoi de mieux comme premier article pour un blog nommé Kameha qu'une critique de Dragon Ball ? Depuis son annonce, la suite des aventures de Goku et compagnie déchaîne les passions. Après être passés de l'euphorie de retrouver leurs héros favoris dans de nouvelles aventures, les fans ont vite déchanté après les premiers épisodes et comme beaucoup d'entre eux, je me suis dis qu'il fallait attendre plusieurs épisodes de plus avant d'émettre un véritable avis. Alors, après 14 épisodes, fin de la première partie, est-il vraiment Super ce nouveau Dragon Ball ou va-t-on assister à une longue agonie du scénario comme dans Dragon Ball GT ?

 
Mise en contexte
 
Avant toute chose, je tiens à préciser que je suis un grand fan de Dragon Ball depuis le début, c'est à dire depuis les premières diffusions en 1988 dans l'émission Club Dorothée. Comme beaucoup, j'ai suivi à fond chaque épisode allant jusqu'à pleurer quand je suis rentré au collège et que j'ai su que je raterais les épisodes du mercredi à cause des cours. Comme beaucoup de fans de l'époque, j'ai dépensé des fortunes en figurines, mangas, cartes à collectionner et autres produits dérivés vendus à prix d'or. Je suis même allé jusqu'à m'infliger le visionnage des épisodes de Dragon Ball GT par amour pour la licence. C'est dire que j'en attendais beaucoup de cette nouvelle série.
 
Chronologie de l'histoire
 
Pour ceux qui n'auraient plus suivi la série et les films depuis plusieurs années, Dragon Ball Super (que nous appellerons DBS ci-après) se situe après les combats contre Boo et avant la résurrection de Freezer. Le film Battle of Gods reprend les événements qui commencent à partir du troisième épisode de DBS. 
 
Analyse des 14 premiers épisodes
 
L'histoire débute donc 6 mois après la défaite de Boo. La Terre est en paix et on retrouve les personnages vaquer à leurs occupations: Goku est devenu fermier pour nourrir sa famille, Gohan mène sa vie de mari modèle, Vegeta est toujours énervé H24 bref, les premiers épisodes sont d'une platitude décevante même si on éprouve une sympathique nostalgie qui atteint des sommets lorsqu'on aperçoit à l'écran Pilaf et sa bande de bras cassés. Cependant, les débuts de DBS n'atteignent pas la qualité des débuts de DBZ et encore moins la magie des premiers instants de Dragon Ball. 
 
Le gang comique de Pilaf apporte
Le gang comique de Pilaf
 
L'histoire débute vraiment à partir de l'épisode 3 lorsqu'on apprend le réveil de Beerus, le lunatique Dieu de la destruction à l'allure de chat (ou de chihuahua, c'est selon) et qui va se révéler être l'adversaire de nos héros pour la suite de l'histoire. En effet le chihuahua divin a fait un rêve dans lequel il a découvert l'existence possible du Super Saiyan God et il part en compagnie de son acolyte gourmand Whis à la recherche de ce guerrier légendaire. Dragon Ball oblige, il faut attendre encore deux épisodes avant de voir un peu d'action, c'est à dire un combat entre Goku et Beerus.
 
La suite n'est qu'attente. Les épisodes d'une vingtaine de minutes défilent et se ressemblent. On s'ennuie à voir Beerus et Whis commenter pendant de longs instants la nourriture terrestre, on s'agace sur les plans à rallonge sur les visages des protagonistes effrayés et on est désespérés de voir Beerus et Oolong décider du sort de la Terre à pierre-feuille-ciseau...
 

Beerus, Whis et quelques takoyaki
 

Il faut attendre le neuvième épisode pour trouver un peu d'intérêt à la série, c'est à dire l'apparition (totalement loufoque soit dit en passant) du Super Saiyan God qui vous l'aurez deviné, est Goku. On aurait aimé voir Vegeta en profiter mais non, comme d'habitude, aucune surprise. Encore une fois, on retombe dans tout ce qui agace dans la réalisation des épisodes: des phases de combat sporadiques, des plans à rallonge et des retournements de situation trop prévisibles. On est en 2015 bordel ! Depuis tout ce temps, les réalisateurs auraient pu penser à un scénario à la hauteur de la renommée de la licence, quelque chose qui aurait pu égaler la concurrence au niveau du suspens, des nouveaux personnages mais aussi de l'humour, autre marque de fabrique de la licence. À la place de tout ça, on retombe dans les travers de Dragon Ball Z, on espère à chaque fois que l'épisode suivant sera énorme mais à chaque fois ce n'est que déception. 
 

Goku en mode divin
 
Cette première partie se termine donc à l'épisode 14 qui voit Goku perdre sa forme de Super Saiyan God car le temps est écoulé (encore une décision scénaristique totalement pourrie) et Beerus finalement épargner tout le monde car il s'est rendormi (j'ai déjà dis que le scénario était pourri ?). Du grand n'importe quoi, surtout qu'après tous ces épisodes, il n'en ressort rien de grandiose. Le combat entre Goku et Beerus n'avait rien de titanesque, contrairement au combat entre ces deux mêmes protagonistes dans BoG ou encore contre Freezer, même si condensé, dans La Résurrection de Freezer. De plus, il ne s'est strictement rien passé. Ah si ! On a appris que Beerus avait mis minable le père de Vegeta à l'époque où celui-ci était encore vivant. On aurait aimé plus d'anecdotes de ce genre messieurs de la Toei. On aurait aimé aussi des blagues plus recherchées en introduisant pourquoi pas Jaco dont l'humour dans La Résurrection de Freezer et le manga éponyme correspondrait plus à notre époque que des blagues pipi-caca qui nous faisaient rire quand on avait moins de 10 ans dans les années 80 mais qui ne nous décrochent même pas un sourire en 2015.
 

Jaco le petit rigolo
 
Critique technique

Si Dragon Ball Super a fait beaucoup parler de lui ces derniers temps, au delà de son scénario raté, c'est surtout pour la qualité dégueulasses de ses animations et de ses dessins. Après avoir vu Battle of Gods en 2013 et surtout la Résurrection de 'F' en mars de cette année, on se prenait à rêver de l'arrivée de Dragon Ball Super en juillet, espérant y voir des animations dignes de notre époque, des effets de travelling circulaire comme aperçus dans ces deux films, des explosions de toute beauté et des personnages splendidement modélisés. Contrairement à tout ça, on a eu droit au fil des épisodes à des animations saccadées, des effets spéciaux à vomir (le pire étant pour moi les deux dragons ridiculement kitsch que Goku et Beerus font apparaître pendant leur combat dans l'espace) et le pire de tout, à des dessins tellement horribles que j'ai cru reconnaître mes premières tentatives de recopiage à l'âge de 6 ans quand je décalquais les personnages du Dorothée Magazine. 
 

Je parie que le dessinateur a une voiture tuning
 
La raison de cette qualité plus que médiocre ? Le manque de moyen des studios Toei. J'ai vu un reportage récemment qui montrait l'urgence dans laquelle les dessinateurs devaient travailler pour pas un rond. Comment des types recrutés par-ci par-là, alors que certains ne sont même pas professionnels, devaient dessiner en une semaine l'épisode à venir la semaine d'après. Les épisodes sont tellement créé dans l'urgence qu'ils sont parfois obligés de reprendre d'anciens dessins voir carrément des plans entiers déjà utilisés par manque de temps. Vous l'aurez remarqué à l'écran. Et tout ça, c'est dans le meilleur des cas. Dans le pire, les épisodes sont repoussés.
 
Le niveau de la bande son est lui correct même s'il reste en deçà de celui des derniers films. Les voix originales sont sensiblement les mêmes et les génériques donnent toujours furieusement envie de voir l'épisode. 
 

"Tu la sens la rage des dessinateurs ?"
 
Conclusion.
 
Après 14 épisodes, je dois le dire clairement, je suis franchement déçu, comme beaucoup d'autres fans. Je m'attendais à un Dragon Ball newgen et on se retrouve avec une série clairement pas au niveau visuellement et scénaristiquement. Beerus et Whis ne sont pas aussi charismatiques que l'ont pu l'être les cyborgs, Cell ou Freezer à leur époque et l'humour n'est pas à la hauteur. L'épisode 15 est du même niveau que le début de la série et n'est très pas encourageant quand à la suite des aventures de Goku and co. Espérons que je me trompe et que les producteurs prennent un virage à 90° pour nous offrir une aventure dantesque comme on l'attend depuis des lustres, quitte à attendre un mois entre chaque épisode. Après tout, nous avons bien attendu presque 20 ans depuis la fin de DBZ....
Critique: que vaut Dragon Ball Super après 14 épisodes ?

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